mardi 27 avril 2010

C'est l'histoire d'un cadeau offert par un barbu portugaisà un moustachu autrichien.

Accompagné par un dignitaire de la cour d'un rang mineur, subhro crut rêver un rêve déjà rêvé lorsque, dans l'immonde enclos de bélem, il avait été conduit vers un homme à la longue barbe qui était le roi de portugal, joao trois. Ce monsieur qui venait de le faire appeler ne porte pas la barbe, il a le visage parfaitement rasé et il est, sans flagornerie, un bel homme.









http://www.coupsdecoeur.wordpress.com/2010/01/14/voyage-elephant/ , comme j'ai la flemme d'écrire le résumé de l'histoire mais qu'il serait dommage de passer à côté de ce roman historique épique atypique je vous conseille le lien. Le barbu ingrat, c'est le roi du Portugal, Joao III et le moustachu élégant, c'est l'Archiduc Maximilien d'Autriche; le cadeau c'est un éléphant, Salomon/Soliman accompagné de son cornac Subhro/Fritz. L'histoire se déroule en 1551.


L'archiduc garda le silence pendant plusieurs secondes, puis demanda, Tu es naturel de l'inde, Oui, sire, je suis allé avec l'éléphant au portugal, il y a deux ans, Tu aimes ton nom, Je ne l'ai pas choisi, sire, c'est le nom qu'on m'a donné, Si tu pouvais, en choisirais-tu un autre, Je ne sais pas, sire, cette idée ne m'est jamais venue à l'esprit, Que dirais-tu si je te faisais changer de nom, Votre altesse aurait sûrement une raison de le faire, J'en ai une. Subhro ne répondit pas (...). Alors l'archiduc maximilien dit, Ton nom est ardu à prononcer, On me l'a déjà dit, sire, Je suis certain qu'à vienne personne ne le comprendra, Ce sera tant pis pour moi, sire. Mais ce mal a un remède, tu t'appelleras désormais fritz, Fritz, répéta subhro d'une voix douloureuse, Oui, c'est un nom facile à retenir, de plus il y a déjà une quantité considérable de fritz en autriche, tu seras un de plus, mais le seul avec un éléphant.


On l'aura compris, Saramago nous livre en plus de l'anecdote historique une satire des grands de ce monde, politiciens, religieux, populace. Réjouissant.


José Saramago - Le voyage de l'éléphant / Seuil 2009

lundi 19 avril 2010

Show de Kashif au Dashake.

Après avoir bien chauffé le dance floor, ils sont vraiment bons Alex Morgan et David Denna, le dj vedette du Brasco (A.M) a pris un malin plaisir à nous faire dégager du Dashake afin que le staff du grand Kashif s'assure de la sécurité des lieux des fois qu'un engin non identifié se cacherait sous un tabouret près du bar en face de la petite scène derrière la sono djesque... Les quelques 500 ou 600 ou 700 ? personnes + la chaudasse flamande ont du faire le pied de grue dans la nuit froide. La chaudasse flamande plus très fraîche a peut-être attrapé un rhume des fesses et des nibars après les avoir secoués dans tous les sens tout là-haut sur son perchoir sous le nez des messieurs tout ébaubis mais parfois lubriques et des mesdames consternées par un tel manque de classe. Le Redbull avait manifestement des effets délétères sur cette consternante vieille grue.

Comme l'endroit est assez petit, l'arrivée de Kashif sur scène a provoqué un petit grand mouvement de foule, c'était à qui serait au plus près. Alors les garçons, vous êtes dans l'ensemble des gros cons, juchés sur vos quilles de 2 mètres, ça ne vous dérangeait pas le moins du monde de pousser les nanas pour vous mettre devant. Dans cette marée masculine de Moi-Moi-Moi oscillant entre le début de calvitie et la boule à 0, j'ai entraperçu le colosse, un gars immense avec un groove proportionnel à sa taille, suant à grosses gouttes, ne ménageant pas ses efforts, se donnant à nous sans compter. J'étais bien impressionnée d'entendre cet artiste, dans ce lieu très intime, et qui n'avait qu'à tendre le bras pour qu'on le touche. J'imaginais ce bonhomme en compagnie de George Benson ou Barry White et je n'en revenais pas d'être là. Un grand ce Kashif sans la grosse tête. A 5h30 du matin, il était encore là avec Howard Johnson - oh la la! fabuleux aussi ce chanteur et si son album en préparation est aussi bon que ses 4 nouveaux titres que nous avons eu le privilège de découvrir en avant première, ça augure de bons moments... - donc ils étaient encore là à nous signer des autographes, laisser prendre des photos et discuter le bout de gras. Je ne sais pas si beaucoup de péquins ont déjà eu l'occasion de vivre ça lors d'un concert, pour moi c'était une première et j'espère pas la dernière.

Mais Alex Morgan ne va certainement pas s'arrêter en si bon chemin.

mardi 13 avril 2010

C'est le titre du morceau.


Un moment de grâce. Un moment de Ô temps suspends ton vol. Un moment tout seul à un, tout seul avec soi-même. Un moment d'oubli. Un moment de sérénité. Une parenthèse. Feu liberté surveillée. Un moment de grâce comme on s'en accorde si rarement. Une petite fugacité qui éclaterait comme un bonbon Fizz dans la bouche. Avec cette clarté de fin d'après-midi qui cogne à la fenêtre. Ce vieux 33T et le génialitude de George Benson. In Flight. 1977 et les doigts de pied groovant d'aisance. Ce dernier morceau! 8'07 ça commence comme un vieux slow un peu beaucoup kitsch sur les bords, le piano-flunch, pas possible!! mais le morceau craque sous le saphir, se laisse apprivoiser et l'esprit s'évader, loin, dans ces contrées à jamais disparues, presque des larmes au bord des regrets. Magie de la guitare qui s'embarque dans un ska à la manière de volutes de fumée. Haut, très haut. EVERYTHING MUST CHANGE. C'est le titre du morceau.

vendredi 2 avril 2010

Kashif ( & Howard Johnson ) en concert.

L'autre soir, il lisait American Psycho de Bret Easton Ellis, il s'est arrêté pour me poser une colle, le regard malicieux, tu sais qui a réalisé et arrangé You give good love et Thinking about you de Whitney Houston ? Pourquoi tu me parles de Whitney ? je m'en fous de Whitney, tu sais que je ne l'écoute pas. Allez, devine ? Mais elle ne m'intéresse pas! Je ne sais pas. Tout content de lui, il me lance. Ben c'est Kashif !! Ah! ouais! Je croyais qu'il faisait plutôt dans le Evelyn Champagne King ( pas un nom de cocktail ) ou le Melba Moore ( pas le nom d'une coupe glacée ). Là d'un coup elle m'intéresse la nana, non pas qu'elle m'intéresse, juste qu'elle se prend un brin de prestige dans la face. Qu'est-ce-qu'il dit Bret, enfin son déjanté de personnage que les morceaux en question "bénéficient d'un arrangement jazzy, chaud et luxuriant, mais avec une rythmique contemporaine au synthé (...). Que Son deuxième album, Whitney (Arista, 1987) (...) est essentiellement réalisé par Narada Michael Walden et, sans être de la qualité de Whitney Houston, il ne souffre aucunement de la fameuse baisse de régime des secondes oeuvres (...). Que Where are you est la seule chanson de l'album realisé par Kashif, et qu' elle porte l'empreinte indélébile de son professionnalisme - un son luxueux, doux et éclatant (...)."
Vous avez bien entendu, un son luxueux, doux et éclatant ! C'est que c'est pas n'importe qui le bonhomme mais sa collaboration avec Whitney n'est pas ce qu'il a fait de mieux. Il a produit des grosses pointures comme Barry White ou George Benson pour les plus connus des lambdas mais surtout ces chanteuses funky Evelyn Champagne King ou Melba Moore, et a contribué au succès d'artiste comme Howard Johnson (cliquer sur le titre, il est époustouflant !). Ca faisait une quinzaine d'années que j'avais cessé d'être assidue à ce style de musique, lassée de la tournure qu'elle avait pris au début des années 90, vous savez le son new jack swing qui a donné cet horrible R'N'B. J'en pouvais plus d'entendre ce massacre, même les émissions spécialisées funky avaient succombé alors j'ai tout laissé tombé. Je me suis mise à écouter du jazz et puis les rythmes brésiliens et puis un peu de rock mais ça ce n'était vraiment pas ma culture. Un jour, comme la belle au bois dormant, je me suis réveillée et j'ai retrouvé ma musique. Pendant tout ce temps des fans l'avaient portée à bout de passion. Ils l'écoutaient et la faisaient entendre pendant qu'en parallèle je vivais ma vie en sourdine. Je suis vraiment heureuse d'avoir retrouvé tous ces passionnés, tous ces gens simples qui écoutent avant tout, et se laissent transporter. Parce que cette musique s'éprouve, ne se vit que dans la sensation. Dans une dizaine de jours, pour la première fois de ma vie, je vais voir et entendre ces artistes si particulier, une séance dédicace-photo est prévue après le show, l'occasion d'échanger. Vous imaginez ça possible, une proximité pareille ?