mercredi 24 février 2010

"Une plongée hilarante dans un abîme où le moindre détail du quotidien peut se révéler un adversaire farouche... Haletant, irrésistible, ce roman de"

Les auteurs de 4è de couverture écrivent toujours avec un précis des superlatifs à leur côté.
Le roman est drôle, plaisant et facile à lire comme une barre chocolatée bonne en bouche mais qui fond sur le bout des doigts avant de l'avoir finie. Pourvu qu'ils n'en fassent pas un film, ça serait gâcher le talent.

Laurent Bénégui - SMS / Ed. Julliard.

- (...) et sinon, repris-je, vous avez vos équipes constituées ? Je veux dire, tous les corps de métiers ?
- Je ne travaille pas avec les Portugais.
- Bien...
- Ils font tout le temps des blagues sexuelles lourdes.
Je hochai la tête, ne voulant pas le contrarier. Luis, mon directeur technique, était né à Lisbonne, catholique pratiquant, et le mot "pistil" entrait pour lui dans la catégorie des gros mots.
- Ni avec les Arabes.

- Ah bon ?
- Les Tunisiens ne pensent qu'à l'argent, les Marocains à prendre des vacances et les Algériens sont cossards, affirma-t-il sans ambages.
Je me demandai s'il valait mieux embaucher un bon ouvrier raciste qu'un incapable miséricordieux, puis je me dis qu'une fois le chantier débuté, ses propos discourtois seraient couverts par le bruit des perceuses.
-Je ne savais pas, me déballonnai-je, en simulant un sourire.
-Les Italiens sont chers et les Yougos menteurs, poursuivit-il.
-Donc? vous ne travaillez qu'avec dse ouvriers de l'Est, fis-je, espérant mettre fin à son ethnocide verbal avant qu'il n'en arrive aus Africains.
-Pas tous. Les Polonais sont chers, les Tchétchènes sont donneurs de leçons et les Biélorusses se saoulent pendant les heures de travail. (...)
Ce que le client regarde à la fin, c'est la qualité du travail. Et pour la qualité, je prends des Ukrainiens, comme moi...

Surtout éviter les Ukrainiens... quel suspense !

lundi 22 février 2010

Keats vs Rocky.

Kif kif & Bourricot.

Fanny nous sert sa crise de larmes parce que mamour prend le large les mois d'été. Je ferme les yeux et j'entends L.O.L pour un peu. Je n'y arrive pas avec ce film. J'avais très envie de ce film romantique, toutes ces critiques laudatives... Rien. J'avais oublié combien l'amour est entier à 20 ans, si chiant en fait. Cette Fanny insupportable et sans esprit, ce Keats mou et crevard. AHhhhh. C'est un râle de poète. Mais les images sont belles, surtout celle du poète allongé tout en haut d'un pommier. Trop romantique, vraiment trop.


Hier soir aussi les images étaient belles dans Rocky Balboa mais alors que les images... parce que les dialogues... comment dire ce n'était pas de la fulgurance jetée dans la trogne.
"La dernière chose qui vieillit chez une personne, c'est son coeur." Trop romantique, vraiment trop trop.

Keats vs Rocky. KO.

jeudi 18 février 2010

Ray Parker Jr - Still in the groove

Le voilà le générique ! Ah ce générique !!!!

Much too much / Sass

Postés à 2 m de l'oeuvre, mamie critique d'art fait profiter sa science à papi et aux visiteurs alentour :
- Alors ça ! j'adore ! Tu vois comme la composition est bien coordonnée, comme tout s'ajuste, bla bla bla.

Une nature morte avec des citrons et des fleurs dans un vase. Rien de bien d'excitant. Limite croûte.

Suivent un vingt-cinqnaire et sa môman ou sa maîtresse, muets devant une autre vraie croûte puis le jeune lâche un laconique commentaire :
- J'aime le cadre !

Si les soit-disant critiques avaient eu le cran de nous avertir de la beauté des cadres et de la faiblesse des oeuvres exposées, je me serais bien gardée de claquer 7 euros ! Une première en France. Une expo. à ne pas rater... (A Nous - 08/02/10). Une vraie révélation... (Beaux-Arts n° 308)

Mon avis n'est pas celui d'un spécialiste, ne revendique rien si ce n'est le non-foutage de gueule, trop subjective... Kitsch ces peintures sur meubles, paravents, pieds de lampe, assiettes, costumes de scène... pff, bien chargés ! Et les tableaux, certains si grossiers, si inspirés des fauves et des nabis que ça en devient ridicule parce que la maîtrise est en dessous. Enfin, c'est mon ressenti... J'ai apprécié une dizaine d'oeuvre notamment et pricipalement celles de Duncan Grant, cf photo ci-dessus / Portrait de John Maynard Keynes - 1917.

Alors pour la petite histoire - parfois croustillante - le groupe de Bloomsbury se réunissait tous les jeudis soirs au 46 Gordon Square chez les soeurs Vanessa (Bell) et Virginia (Woolf) Stephen, nouvellement installées (1905) dans ce quartier bohème de Bloomsbury après la mort de leur père. Elles profitèrent des amis de Cambridge de leurs frères Thoby et Adrian et firent venir ce petit monde pour discuter, boire et manger. Le cénacle compta des écrivains ( L.Woolf, L.Strachey, E.M Forster ), des critiques d'art (C. Bell, R.Fry), des peintres (D. Grant, V.Bell), architecte (C. Williams-Ellis ), économiste (John Maynard Keynes )...

Pendant une vingtaine d'années ce gens partagèrent leurs idées et leurs fesses, des babas cool avant l'heure. "Cela consiste à échanger des oeuvres, à entretenir un laboratoire d'idées, à poser les uns pour les autres, à s'écrire aussi. J.M Keynes couchait avec Duncan Grant qu'il a volé à Lytton Strachey; Vanessa, qui était mariée à Clive Bell, a eu des liaisons avec Roger Fry et Duncan Grant; Virginia a épousé Leonard Woolf mais elle a nourri une passion pour la romancière Vita Sackville-West..." Chaud, chaud.

Du groupe de Bloomsbury sont sortis les Omega Workshops - magasin-atelier d'artistes-galerie ou bien la célèbre maison d'édition - la Hogarth Press - qui existe toujours et appartient aujourd'hui à l'américain Random House.

L'histoire avait tout pour allécher le chaland...



jeudi 11 février 2010

Je voulais linker un morceau en instrumental de Ray Parker Jr mais la toile n'a pas ce morceau immortalisé sur une vieille K7 qui pourtant aurait très

bien illustré les propos de Pierre-Louis Basse.

Comprenne qui pourra. On ne devrait pas vivre dans la nostalgie d'autant plus si c'est pour en faire de la chair à pâté. Alors Pierre-Louis ! c'est quoi ce gâchis avec ton Pierre ? Une centaine de pages à rechercher sa Lucie de ses 20 ans et quand elle fait une apparition sur le net, il la regarde et ne fait rien. Il attend et elle se carapate. Mais quel con ! J'aimerais bien le revoir mon amoureux secret de mes 20 ans, et même s'il avait une bouille bouffie par les ans et le crâne dégarni je lui parlerais, par curiosité et tant pis si la rencontre aurait été piteuse et décevante. Quelle andouille ce Pierre, on ne lui demandait pas de la galocher mais de donner un chouïa de saveur à ce roman !

" Tu veux que je te dise ? Les vivants, c'est absolument terrible ! Ils nous font bien plus de mal sur la durée. Je peux te dire que c'est le pire des abandons! Surtout quand ils s'en vont. Ils continuent leur petit bonhomme de chemin. Ailleurs. C'est la beauté du crime passionnel. Une façon un peu brutale de dire à celui ou à celle qui s'en va : même sans amour, emmène-moi dans tes bagages. Garde-moi. Je ne ferai pas de bruit. J'emporterai notre jeunesse. Je ne laisserai pas à d'autres nos vingt ans. Ceux qui partent découvrent des pays. Des livres et des films. Des paysages et des amis. D'autres amours. Ceux qui restent font du surplace. Ils s'imaginent, toute leur vie, que cette histoire finira par recommencer. Un malentendu. Il suffit d'attendre. (...) Tu vois, on tourne en rond. Comme des psychotiques de l'amour.

- Bah mon vieux... c'est grave..."

Groovement grave même !

Attentat à la mangue, ce titre ne fait pas sérieux. Comment une mangue pourrait-elle être impliquée dans un acte terroriste ? Enfin Mohammed !


Mohammed Hanif est soit facétieux, soit habile, soit les 2 sinon pourquoi l'oxymore (?) dans ce titre énigmatique.
Dans ce roman, la mangue joue un rôle presque aussi important que le général dictateur Zia ul Haq mais elle sait aménager le suspense, elle est cruciale alors qu'elle n'apparaît qu'à la fin. [ Mon début de résumé est aussi accrocheur que le titre du livre est pourri... ]
Sérieusement, il faut lire ce livre. Parce que
c'était au temps où Reagan régnait,
c'était au temps où les Soviets colonisaient,
c'était au temps où les Afghans résistaient,
c'était au temps où le Pakistan fantochait.
Outre l'éclairage sur le rôle des Américains et des Pakistanais dans ces années fin 70-début 80 en Afghanistan et leur contribution au merdier que connaît ce pays aujourd'hui, Mohammed Hanif se fout de la gueule de son pays, le Pakistan, de son dictateur hideux, du fonctionnement aberrant de son armée aveugle et assoiffée de pouvoirs, tout ça avec un ton ironique qui prête bien sûr à sourire si ce n'est cet arrière goût putride en bouche.

" Le soldat ne me met pas le bandeau sur les yeux. Il m'emmène dans une pièce qui s'évertue à ressembler à une salle de torture. Un fauteuil de coiffeur muni de sangles en caoutchouc sur les accoudoirs est relié à un système électrique amateur. Sur une table est disposé un assortiment de cannes, de fouet en cuir et de faux, en compagnie d'un bocal de piments. Des fils en nylon pendent d'un crochet au mur et deux pneus usagés, reliés au plafond par des chaînes métalliques, doivent servir à pendre les prisonniers par les pieds. Le seul article récent est un fer à repasser Philips , qui pour l'instant n'est pas branché. Une salle de torture faisant office de buanderie ? L'ensemble fait un peu trop déco, un peu comme un décor de théâtre abandonné. Néanmoins, en regardant mieux le plafond, je vois tout de même des éclaboussures de sang séché, et un second tour d'horizon m'avertit que l'ensemble est fonctionnel. Je me demande comment le sang a réussi à gicler si haut ! "

Vraiment pas sérieuse, je tape ce texte terrible et j'ai en tête François Feldman & Yellowhand / You want every night. Impossible de virer cet air de ma tête comme un foutu chewing-gum. Y'a pas de malaise ce soir...faut que je m'ambiance pour la nuit !!!! La honte. Do it againnnnnnn.
Mais tais-toi !!!
Mohammed HANIF / Attentat à la mangue / Ed. DES 2 TERRES

mercredi 10 février 2010

A cup of tea dans la tronche.


Le titre est ironique bien sûr. Cet écrivain est folle (?) / cette écrivaine est folle (mieux ?) et c'est tant mieux.
La première nouvelle, Affaires de coeur, commence comme un récit gnangnan où l'on verrait presque le visage de la reine Elizabeth se refléter dans une tasse de thé tellement c'est convenu mais non ! Elle est vraiment déjantée dans celle-là.
A mon avis, les autres nouvelles sont de trop mais comme on ne fait pas un livre avec 11 pages, elle a rempli comme elle a pu...
Donc, Dieu fait du boulot pas terrible et les femmes d'un certain âge cherchent des hommes qui à cet âge certain préfèrent des femmes jeunes qui savent mieux baiser que braiser...
Je ne veux jamais être une Joan.
"Elle secoue ses gros seins mous en gants de toilette et bouge la tête de gauche à droite en lançant des oeillades à Douglas. Elle s'est maquillée avec soin, cernée les yeux de khôl, mais il a coulé et le résultat n'est pas des plus heureux. Elle tente un shimmy des épaules et sent qu'elle a l'air ridicule.
Arrivée au pied du lit, elle fait des pirouettes en tournant lentement sur un pied tout en ondulant du pelvis, mais s'il est facile de pivoter sur le plancher de la salle paroissiale de l'église méthodiste où ont lieu les cours, c'est beaucoup plus difficile sur la moquette de la chambre à coucher. Joan est de plus en plus mal à l'aise, consciente de sa taille 48, de son corps qui ne lui va plus, de son gros popotin, de sa maladresse. (...) Elle aimerait que Douglas dise quelque chose. Il a une expression énigmatique. Elle s'agenouille à côté du lit et dit : "Oh, maître, que puis-je faire pour vous?", hausse un sourcil suggestif et se lèche les lèvres. Ca lui rappelle la publicité pour les loukoums Fry.
Douglas la repousse, c'est plus fort que lui, il s'exclame : "Putain, Joan, à quoi tu joues ? La mouquère fout le feu à la casbah ?"
(Nouvelle VII - Je ne suis pas une Joan.)





jeudi 4 février 2010

Du ra(l)b. Ras le bol.

Je suis obligé de rire en même temps que toi ?

[Mais non mon chéri,
mais je me ferais un plaisir de faire la gueule en même temps que toi. Le matin c'est bien, le soir aussi et surtout le week-end.]

mercredi 3 février 2010

Ik zeg wat ik denk en ik doe wat ik zeg. [ "oe" se prononce "ou" ]

Ce n'est pas un groupe belge mais bon pépé n'a laissé que ceux-là, néerlandais, comme héritage, ça fera l'affaire pour illustrer mon propos, ils sont laids et parlent neuneul (NL).

Plus je regardais La merditude des choses plus je pensais à ma famille de ch'tis prolos... gros malaise.
Au début à voir des tronches de cake au QI de bulot, tu ne peux pas t'empêcher de rire, forcément, ils sont moches, bêtes, alcoolos et très très cons avec leur humour de beauf salace. Au bout d'une heure tu n'en peux plus de cette bande de connards, subrepticement l'image des dimanches arrosés avec les tontons beurrés à la bière et racontant des histoires de cul vient se superposer au images du films, même connerie, même sens de la "fête", même mochetés, j'ai eu envie de baffer tous les spectateurs qui riaient encore parce que ce n'était pas drôle mais pathétique et triste. A voir défiler les images comme un yo-yo j'avais envie de gerber.
Quelle scène ! le père endormi dans son vomi que le chat mange au petit matin... Je les revois, pépé mettait ses meilleurs histoires piquantes racontées par Teddy Martino, sur la pochette est dessiné un homme qui regarde par la fenêtre et qui enlace une femme à la robe retroussée montrant ses jarretelles et son cul nu... des histoires toute en finesse, mémé qui faisait la navette entre la pièce à vivre et la cave pour remonter les canettes de bière entreposées à côté des boulets de charbon et la clique des tontons moustachus, ces gros cons.

Pour la traduction / Je dis ce que je pense et je fais ce que je dis.