lundi 21 décembre 2009

Si tout pouvait être Kleeer.

funk only funk - Kleeer "Tonight" phifi.musique.com

Un froid de canard. Ciel bleu, très clair. Un froid cinglant dans la tronche, qui me palpe tout le corps. A hauteur de République. Début de la rue piétonne, sombre, glacée, à l'abri des rayons du soleil. Descendre la rue flanquée de ses enseignes internationales ou faire halte à la boutique du Losc. Non, le maillot risquerait de finir au lit. Au pied des Galeries Lafayettes un type fait la manche. Il a écrit sur un carton " 1 pièce pour un voyage sur la lune "; il fait peur aux minettes en leur aboyant des " bouh ! ", elles sursautent et filent droit. A peine entrée dans ces galeries comme une envie de fuir. Déteste ces atmosphères bourgeoises. Voulais juste voir à quoi elles ressemblaient. Je fais tâche avec mon jean délavé retroussé façon sixties sur des bottes de motarde. Un détour par chez O'CD. Rien qui vaille dans les bacs. Piquer tout droit alors jusqu'à la Grand Place. Le grand Charles a la vue bouchée par la grande roue qui crache du Mariah Carey. Marrons chauds et repères de touristes. Putain de vent. Une grosse princesse à lunettes propose ses services pour une pause photo. Sont cons ces touristes, ils photographient tout, la roue, les marrons, la grosse princesse... Au-delà, la rue des riches. Le vieux Lille. Rue Esquermoise. De jeunes et fortunées rombières font la queue chez la prestigieuse patisserie Meert. Un clodo s'est posté à 2 pas de là. Descendre la rue jusqu'au bout; acheter des conneries de Noël. Remonter. Une romano fait la manche avec son gosse aux joues rouge comme une pomme. Plus loin, une seconde, également avec sa progéniture. En face, le père, l'oncle, etc... joue de l'accordéon. Quitter le monde des riches. La grosse princesse s'est cassée. Un mec tout argenté juché sur un plat peint argent fait le mime. Ils photographient, lui attend du fric. En face, une handicapée tend sa sébile. Handicapée et moche avec ça, la pauvre, elle a de ses dents de cheval. Métro Rihour. Dans la rame, un ado d'une quinzaine d'années arbore fièrement un t-shirt Playboy. Jambes écartées, la fille se carresse les gros nibards...

Chronique d'une vie ordinaire, le Nord, la France, Nous.

vendredi 18 décembre 2009

"Il n'y a rien de naturel chez ce mec, même son coma il est artificiel." Bénichou P.

"Ce qu'il y a de bien avec Mademoiselle Mathieu ou Johnny le Hallyday, c'est que c'est affreusement ringard pur beurre. Et que ça l'assume, ça se donne pas des airs de... Mais Machin du tronc là ! Tu fais pas gaffe, t'es un peu défoncé, tu danses dessus. La honte !"

Rue des Martyrs / Patrick Eudeline / Ed. Grasset

jeudi 17 décembre 2009

Ceci n'est pas un titre. Whatever it is / Heat - Pépite funk. A en pleurer.

Le crépuscule des superhéros / Déborah Eisenberg / Ed. Olivier
Laché au bout d'une trentaine de pages. Très chiante, je sais ce n'est pas de la critique constructive mais tout est chiant dans ce bouquin, ses vieux, ses jeunes, son New York, même ses titres : La demi-vie de la passivité, l'âge des scories, l'ère du raisonnement binaire... tout un programme. Pas prête pour ça en ce moment.
"Quel chenapan ! caquette-t-elle, d'humeur coquine. Bang, t'es mort !" == Vraiment chiant, oui !


Sorbonne confidential / Laurel Zuckerman / Ed. Fayard
Tout lu, les 300 pages mais c'était facile, sujet_verbe_complément, c'était pas de la littérature. Un pamphletinou à lire dans son bain ou aux toilettes surtout si on est d'origine anglo-saxonne et qu'on envisage de passer l'agrégation d'anglais.
"Tout ce que j'avais vu de l'agrégation semblait satisfaire l'hypothèse de départ. Sinon, pourquoi le français était-il plus important que l'anglais dans le concours ?"


Mon ami Léonard / Jame Frey / Ed. Belfond
Très fort pour décrire la tristesse, la boule de chagrin. C'est un genre de thriller psychologique, on s'attend à chaque page à un cataclysme de la part de ce personnage en rémission et puis, et puis, vous n'avez qu'à le lire. Comme une mise à l'épreuve, il se trimballe une bouteille de jaja tout le long du bouquin, boira boira pas... Triste mais beau, triste mais pas cul-cul la praline. Et un style avec ça !
A lire tout en écoutant Whatever it is ( http://www.youtube.com/watch?v=Qwud3Q9kPN4 ) tout en pleurant.
"Je suis assis sur le trottoir. Je pleure. Ca fait des heures que je suis là. Assis à pleurer. Les pleurs viennent par vagues. Larmes, sanglots, hurlements. Les pleurs me font mal. Me font mal à la poitrine et au visage, font mal à des choses, à l'intérieur, qui n'ont pas de nom. Larmes sanglots hurlements. Tout me fait mal. Le même mot encore et encore.

Non.

Non.

Non."

mardi 1 décembre 2009

Magic bus - Rory MacLean / ed. Hoëbeke

Je l'ai accompagné dans son voyage, un peu à reculons au début. La Turquie; ouais je ne sais pas si je vais le suivre, à vrai dire ça ne me branche pas plus que ça l'histoire de ces intrépides sillonnant l'orient au volant de leurs minibus. Va pour un chapitre. La Turquie appelant l'Iran puis l'Afghanistan, le Pakistan, l'Inde, le Népal et enfin Goa. Rory MacLean a au moins le mérite de nous sortir de notre grisaille occidentale et de nous replonger dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et puis le propos est savant, très bien documenté, on y côtoie des fantômes, morts et/ou historiques. Visez un peu :

Tandis que nous roulons vers la mer, Penny leur parle de Kesey et des Merry Pranksters, qui, en 1964, ont fait la bringue à travers toute l'Amérique à bord du Further, un autocar scolaire, modèle International Havester, peint en orange,vert et pastel fluorescent et dépourvu de suspension. Leurs errances arrosées à l'acide et savamment orchestrées pour séduire les médias ont popularisé pour toute une génération de jeunes l'idée du voyage à la découverte de soi-même.

"Le voyage de Kesey a commencé avec Kerouac, ajoute-t-elle, en tirant de son petit sac à dos noir de quoi se rouler une autre cigarette, ainsi qu'un briquet, et en se renversant contre le dossier de son siège.

_ Ah bon? Comment ça?" demande Mary.

J'explique que Kerouac - en sa qualité d'auteur de Sur la route - est le père de la génération beat et le grand-père des hippies. Selon Ginsberg, "il a été le premier à ouvrir une nouvelle fissure dans la conscience."

_J'ai lu Les clochards célestes", nous apprend Jeff, un livre dans lequel Kerouac dépeint la quête d'un groupe de voyageurs californiens. Le titre anglais est The Dharma Bums et en sanscrit dharma signifie "la voie de la vertu à travers la vie."
Après la mort de Kerouac, Ginsberg a emmené Bob Dylan sur sa tombe, parce que Kerouac était pour eux deux un point d'origine", dis-je.
Le dramaturge Sam Shepard a été témoin de leur séance devant la tombe. "Cette vie est une espèce de miracle. Elle continue, a écrit Shepard en regardant Dylan gratter sa guitare et Ginsberg jouer de la flûte, ému par la communion de ces hommes qui incarnaient la force vive de l'époque. Allen et Dylan chantant devant sa tombe. Allen plein de vie, d'espoir et de résurrection. Deux poètes de la vie maintenant. La vie ici. De cette vie qu'ont vit et qui vit."

Une vie d'alors qui n'est plus celle de maintenant. Je n'ai pas compris ce que MacLean a recherché exactement en suivant les traces de ces anciens voyageurs puisque tout est différent à présent, ça n'a pas vraiment de sens... même Dylan est devenu consensuel avec ses chansons de Noël à la noix.