samedi 30 mai 2009

Step right on ( dub ) / Young Disciples.

Une mouche se cogne à la fenêtre. J'aime entendre le son fou de ses battements d'aile et avec ce ciel limpide, je m'imagine bien celui de la campagne; il fait très chaud, l'herbe grille et dans ma somnolence j'apprécie l'ombre et la musique de tous ces insectes besogneux. J'ai terminé cet horrible pavé fourré aux nains*, je me délecte déjà de relire Bassani mais est-ce que Le jardin des Finzi-Contini aura toujours la même saveur d'il y a quinze ans ? Gros soleil. Les gitans sont des cigales, je profite de leur musique orientale aux accents andalous. Ersatz d'été. Génial ersatz.


*C'est l'histoire d'une rafle de nains d'Europe et d'Amérique pour former la première ville au monde lilliputienne sur l'île de Coney Island, début xxè. A Dreamland, Lilliputia se visite comme un parc d'attractions pour divertir les hommes de taille normale. Elcana, le petit héros-pompier, est censé libérer ce petit peuple du joug de Sébastian, initiateur du projet, déifié à sa mort. L'histoire se termine en eau de boudin prévisible, la 4è de couverture parle pompeusement de tragédie grecque rencontrant la mythologie américaine naissante, celle du Gangs of New York de Scorcese, pour une magistrale réinvention [ je me demande combien de lignes de schnouf ont été nécessaires pour que l'auteur atteigne ce niveau ] de la figure de Prométhée, c'est un feu d'artifice(s)...etc.

Xavier Mauméjean - Lilliputia - calmann-lévy / interstices

vendredi 29 mai 2009

* In le dernier opus d' Emile Parisien Quartet. Bien déjanté. Donc tout est raccord.

Ce matin, à 6h, le ciel rougeoyait là-bas, tout au fond, derrière la barre d'immeuble qui se tenait derrière une bande d'arbres urbains qui se tenait derrière la route qui se tenait derrière les parkings et les immeubles méchamment posés comme une figure Tétris. Et cette envie qui cogne tel un mal de tête, lanscinante, prendre ses clés, un billet et partir. Ailleurs. Aussi barrée que Darwin à la montagne*.

mercredi 20 mai 2009

Ttt, ttt, tt; mmm, mmm, mm.

Mémés et pépés, que faites-vous donc au milieu de la route ? Vous voulez que je vous écrase, vous cherchez la mort ? Vous vous êtes apprêtés convenablement, vous avez bien respecté le code couleur pour accompagner le défunt jusqu'à l'autel. Là, je les plains, j'envisage la douleur et les pleurs, ce moment intense qui ôte toute réflexion et vous plonge dans un bain d'émotions acides, qui vous bouffent les neurones jusqu'à une léthargie de gros phoques gisant sur la banquise. Tout ce cirque émotionnel me révulse, vraiment je les plains.

Le soleil doux caresse mes bras. Ni trop chaud ni trop froid. Et le monde bruit. Tous ces chants d'oiseaux. Celui-ci ressemble à un cri d'enfant, -là à un type sifflant le passage d'une pépé. Je suis bien, là, en vie, même dans cette vie étriquée si éloignée des romances de cinéma. J'entends la cloche au loin qui siffle son mort. Le curé a peut-être déversé son homélie ou va le faire. Je sirote mon café et profite, je suis vraiment bien.

No more death. Je sors de la lecture éprouvante de Sous la bannière étoilée de l'américain Benjamin Percy ( Albin Michel - Terres d'Amérique - Janv. 09). Dans toutes ses nouvelles la mort rode, bercée entre l'Irak et l'Amérique, une mort pesante et crue, à l'inverse de ce qui s'était fait sous l'ère de la "bushrie". Alors j'ai tiré. Sa tête a tressauté en arrière, il y a mis les mains et quand il les a retirées, elles étaient rouges. C'est pas qu'il avait plus d emâchoire, mais c'était tout comme. Je voyais toutes ses dents et l'intérieur de sa gorge, et il continuait à avancer vers moi, en faisant mmm, mmm, mm.

Dégueulasse, hein. J'embraye sur un bouquin dont des nains sont les héros. Ce sera moins trash peut-être. Pas sûre.

Sailor Dive - The Intelligence - Encore + fort qu'hier.

lundi 18 mai 2009

Expression dirigée, libre émotion. / Rooms & bags The Intelligence à écouter très très fort


J'ai pris cette photo sur le mur Dada que le musée des Beaux-Arts de Tourcoing met à la disposition de ses visiteurs à l'occasion de l'expo. temporaire Dada East dans le cadre de Lille 3000 Europe XXL. Je n'ai jamais eu envie de voir les films de Kusturica, je ne connais de ce réalisateur que la caricature faite par les Guignols de l'info, une bande de gitans jouant comme des excités; j'avais cette image à l'esprit alors j'ai trouvé ce dessin drôle. Drôle aussi car terriblement caustique. Les gitans, on ( c'est qui "on"?) préfère les voir au cinoche que près de chez "on".

Alors, ça sert à ça le cinéma. A nous raconter des histoires, comme "on" le fait le soir pour nos enfants. Et si elles font peur ou trop vraies, "on" précise bien que c'est pour du faux, que le loup, ce salaud n'attend pas derrière la porte pour te bouffer. Ca peut raconter du réel mais du plausible distancié, du vraisemblable remâché et digéré, et si le mec n'est pas trop mauvais provoquer des émotions ou un petit quelque chose qui titillerait ta mémoire comme ces personnages se saluant de deux doigts depuis la tempe en signe de reconnaissance.

Alors, je repense au personnage de Stella dans le film Stella et me dis que malgré ses onze ans, elle ne pouvait pas se raconter sa vie et son environnement avec un tel recul, tout cela semblait si artificiel. Telles ces petites filles grotesquement meringuées pour singer les tops models, ici aussi l' adulte avait collé son regard et la gamine de promener son miroir sans tain, dépourvue d'émotion, un gentil singe savant. J'ai ressenti quoi quand comme elle j'ai suivi le bonhomme qui grimpait à l'étage, rien, un gosse ça ne se méfie pas, c'est confiant, surtout auprès d'une personne de confiance. Il avait un cadeau à lui remettre, un livre sur les chiens; il avait 2/3 accords à me faire entendre sur sa guitare rangée dans l'armoire, lui, avec sa gueule de jeune Johnny. Elle s'est assise sur le bord du lit; je me suis assise sur le bord du lit. Et puis il a voulu la tripoter mais elle s'est débattue; et puis il m'a demandé de me déshabiller complètement, de m'allonger sur le lit et je l'ai fait, pourtant je ne trouvais pas la situation normale mais j'ai obéi comme on m'avait toujours demandé de le faire. Elle m'a énervée cette Stella, sa juste réaction m'a énervée parce que je ne l'ai pas eue. J'avais 4/5 ans de moins aussi. Bien sûr, être à poil et regarder son oncle se masturber ce n'est pas aussi grave que d'avoir été violée... Juste que ces images des escaliers sombres, la guitare, la gueule à la Johnny, la nudité et la branlette font partie de moi comme une main ou un bras. Après avoir été refoulées pendant l'enfance, j'ai fait défilé ces images des centaines de fois sans pouvoir changer la trame. Juste qu' elles m'ont otée la confiance et l'insouciance et m'ont donnée la soumission et la révolte.

Quel aurait été mon film si ces images n'avaient pas été montées ?



En fait,


j'avais juste eu l'intention de dire du bien de Libero et du mal de cette grosse bouse de film-clip Good morning England.

jeudi 7 mai 2009

Viens danser-é, viens danser, gnann gnann gnann.

Monstrueuse. Souvent je me dis que je le suis.

En voyant appocher cette femme noire, je me suis demandée si elle avait un problème. Elle marchait de guingois, la tête de traviole, le sourire ostentatoire. De sa voix de canard, elle s'est enquis de l'heure, des horaires de la banque, de la raison du retard de l'employée, de la raison de la fermeture du samedi dernier. Agaçante à dodeliner de la tête comme une marionnette désarticulée. Dix fois à répéter "je suis mal-voyante".

Pu..............naise! Ca fait des jours que j'ai des chansons de merde à cause de l'autre abruti de dj, j'ai beau me farcir les oreilles de sons civilisés rien n'y fait, ces maudits tubes me "migrainent" du matin jusqu'au soir. Et maintenant la Mme Wonder vient me fourguer la daube de l'autre chèvre ump-isée. Je soupire, imagine que sa vie ne doit pas être facile mais merde elle vient de passer devant tout le monde.

Je me prends en flagrant délit de non-commisération et pire, à penser à l'ignoble commissaire Wallance déguisant son meurtre du plombier en viol. Il a bien divers instruments de plomberie qui s'offrent à lui, mais le commissaire, ce qui en dit long sur son peu de pratique, pour le coup tout à son honneur, jette son dévolu sur sa meilleure casserole. Il ôte son slip au mort et tente d'introduire dans l'anus ainsi découvert le manche de son ustensile. Ce n'est pas facile, d'autant que l'ensemble a un côté assez répugnant, le mort nu, l'assassin forçant avec sa casserole, toute une atmosphère de perversion qui déplaît prodigieusement à Wallance (...) L'idée lui vient aussi, soudaine et un soupçon trop tardive, que si, au laboratoire, ils sont capables d'analyser ce que le garçon a eu dans le cul, ça va faire bizarre, un viol à la casserole dans sa camionnette. Eh bien, ce sera bizarre, c'est toujours bizarre, un meurtre.

Si Raphaël Majan se donne le droit d'écrire des contre-enquêtes si ignobles, ma petite pensée sardonique n'est, en fin de compte, pas si méchante.


Raphaël Majan L'Apprentissage / Ed. P.O.L 05-2004

mardi 5 mai 2009

Voici venu ...

... le temps des célébrations religieuses et son cortège de fêtes casse-pieds.

L'office religieux, heureusement, est aisément évitable, se faufiler discrètement un quart d'heure avant la fin de la messe est suffisant pour leurrer les invitants et ménager d'une pierre deux coups leur susceptibilité et mon quota d'affabilité.

Car le pire vient toujours après. Les nécessaires embrassades puis ces longues heures de repas-dancing abrutissant. Quel est le salaud qui a inventé les salles de réception avec ses multiples tables rondes ? pas d'échappatoire à la discussion, pas moyen de capter les autres causeries de bout de table, éviter les blancs, forcer le faux-rire et subir.

Subir la médiocrité de ce sale con d'animateur de bals à trois sous pour vieux sans dents et à couches Confiance. Ah mais, il sait chanter, il plaît aux mamies, il veut en faire son métier. Ringard que je réponds. Ce type est ringard et il est assis à côté de moi ce connard de dj. Enfin, dj, c'est lui qui le dit... Le pire après les succès 80's à la mords-moi le Gold ou PP (Partenaire Particulier), c'est la version karaoké. Oh le con. Balavoine en plus. Il chante bien, tiens tout comme la Tussauds Boyle. Fermez-lui le clapet. Avec toutes ces émissions d'apprentis-chanteur à la tv, ils se croient tous au sommet de l'affiche. Ringard, va! Je n'ai pas pu réprimer mon fou-rire. Nerveux.

Oh comme ma réputation est salement faite. J'ai fini la journée à modeler des patates en cire rouge babybel.